Un paradoxe qui attire notre attention...

L'ostéopathie consiste, dans une compréhension globale du patient, à prévenir, diagnostiquer et traiter manuellement les dysfonctions de la mobilité des tissus du corps humain susceptibles d'altérer l'état de santé.

Diverses études réalisées attestent que de plus en plus de personnes ont recours à l’ostéopathie :

- En 2010, selon un sondage réalisé par OpinionWay pour le Syndicat de Médecine Manuelle-Ostéopathie de France (SMMOF): 42 des Français affirmaient avoir déjà consulté un ostéopathe sur un échantillon de 1000 personnes.

- En 2014, selon un autre sondage réalisé par OpinionWay pour le Syndicat Français Des Ostéopathes (SFDO): sur un échantillon de 1055 personnes, 48 des Français, soit près d'un Français sur deux, avaient déjà consulté un ostéopathe.

- En 2016, selon sondage réalisé par l'IFOP pour Ostéopathes de France (anciennement UFOF): sur un échantillon de 2006 personnes, 67 des Français ont consulté un ostéopathe peu importe la limite de temps et 47 dans les 3 dernières années.

Ces chiffres montrent une évolution en nette progression de la fréquentation des usagers de l’ostéopathie. Notre discipline est largement plébiscitée par les Français et ce succès ne se dément pas.

Mais comment l’expliquer?

Si l’engouement des usagers de l’ostéopathie est une réalité objective, qu’en est il des études évaluant la pratique ostéopathique?

- En 2000 et 2010 par l'Organisation Mondiale pour la Santé (OMS): Guide de méthodologie pour la recherche et l'évaluation relative à la médecine traditionnelle / Benchmarks for training in Osteopathy

- En avril 2012 par l'Institut National de la Santé Et de la Recherche Médicale (INSERM): Évaluation de l'efficacité de la pratique de l'ostéopathie.

- En mars 2013 par l'Académie Nationale de Médecine: LES THÉRAPIES COMPLÉMENTAIRES, Leur place parmi les ressources de soins

- En janvier 2016 par le Collège de Recherche Transdisciplinaire Esprit Critique et Science (CORTECS): L'ostéopathie crânienne.

Les études menées expriment un potentiel certain, une efficacité qu'elles déterminent sans supériorité prouvée par rapport aux alternatives plus classiques et pourtant les français ont de plus en plus recours à l'ostéopathie...


Le manque quantitatif et qualitatif de preuves ne permet pas de conclure sur l'absence de résultats. Ces études rapportent simplement un manque de littérature scientifique, de recherche clinique ou des limites dans la méthodologie.

Le site du ministère de la santé le souligne dans un document édité en janvier 2016 (fiche ostéopathie) : " Les études réalisées ont d’importantes limites méthodologiques. Il est donc important que d’autres études rigoureuses sur le plan de la méthodologie soient réalisées pour apporter des données fiables sur l’efficacité et les risques de l’ostéopathie."

L'ostéopathie est une profession naissante et nous partageons les mêmes problématiques de méthodologie que les disciplines thérapeutiques non-médicamenteuses que sont la masso-kinésithérapie, la podologie, l’orthodontie, la psychothérapie et bien d'autres... C'est donc à nous de chercher de nouveaux outils épistémologiques adaptés à notre approche pour l'évaluer.

Pour que notre activité soit pleinement reconnue, il nous faut tenter d'apporter des réponses sur les effets de notre pratique par l'évaluation clinique et scientifique de notre métier.